Tmazight Ni Fayey
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 Témoignages émouvants et fracassants à Figuig

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TmazightNiFeyey
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Témoignages émouvants et fracassants à Figuig Empty
MessageSujet: Témoignages émouvants et fracassants à Figuig   Témoignages émouvants et fracassants à Figuig EmptyMar 3 Oct - 10:44

Le Matin : Instance équité et réconciliation : Témoignages émouvants et fracassants à Figuig

Lors de la séance de Figuig, qui a été présidée par M. Brahim Boutaleb, membre de l’IER, dix témoignages ont été livrés par M. Mohamed Zaidi, fils de feu Brahim Zaidi, Mme Khadija El Malki, fille de feu Ahmed El Malki, Mme Malika Senhaji, fille de feu Mohamed Senhaji, MM. Mohamed Kada, Bouaaza Benchara, Mohamed Aamara, Mohamed Boudrara, Mme Fatima Saadeddine, MM. Abdelhak Benabdellah, et Abderrahim Ouazzan, fils de Belkacem Ouazzan.Dans son témoignage, M. Zaïdi a indiqué que sa famille a été fortement affectée par le décès de son père en prison. Il a affirmé que son père était un membre actif du mouvement national, de la résistance et de l’armée de libération contre la colonisation et a été nommé, à l’aube de l’indépendance, adjoint du caïd du village de Tinajdad (Goulmima) jusqu’à ce qu’il ait quitté le Maroc et qu’on n’ait plus aucune nouvelle de lui. Feu Brahim Zaïdi a séjourné plus de 4 ans dans la prison de Derb Moulay Chrif, avant d’être déféré, le 19 août 1978, devant le tribunal militaire de Rabat et transféré à la prison civile Laâlou où il est décédé.Pour sa part, Mme Khadija El Malki, fille d’Ahmed El Malki (alias Jha), qui a trouvé refuge en Algérie en raison de ses activités dans l’opposition au sein de l’Union nationale des forces populaires (UNFP), a présenté son témoignage sur ses souffrances et les tortures qu’elle a subies, ainsi que sa famille, à la fin des années 1950 et durant les années 1960. " Notre maison a été prise d’assaut, de nuit, par un grand nombre de personnes au point qu’elle est devenue tel un camp, et exposée à une lumière telle que l’ont dirait qu’il faisait jour(...). Ils m’ont menacé en braquant leurs armes vers moi et ont fouillé toute la maison en demandant, tout en ne s’arrêtant pas de m’insulter : Où est l’objet ? où est Bounailat ? où est Jha ? (...).Le fait que ma mère soit enceinte n’y a rien changé. Ils l’ont torturé et brûlé avec des mégots de cigarettes. Ils m’ont ensuite emmené au commissariat de police à bord d’une Peugeot blanche où l’un d’entre eux avait immobilisé ma tête entre ses jambes ", a ajouté Mme El Malki. Au commissariat central de police d’Oujda, a-t-elle relaté, " ils m’ont battu avec des barres de fer et réduit mes vêtements en lambeaux tout en pressant un chiffon sale contre mon visage et en urinant sur moi ".Mme El Malki s’est arrêtée un moment et a dit : " ils m’ont soumis à des pratiques qu’il m’est difficile de rapporter (...) ils m’ont ensuite ligoté contre une chaise, alors j’étais tout en sang et m’ont transporté dans une cellule ". De son côté, Mme Malika Senhaji, fille de Mohamed Senhaji, victime des violations passées des droits de l’homme, a affirmé que la mort de son père sous l’effet de la torture au poste de la gendarmerie royale à Figuig, deux jours après son arrestation en rapport avec les événements de mars 1973, l’a profondément affecté.Mme Senhaji a également affirmé qu’un témoin était détenu arbitrairement dans le cadre de la même affaire répondant au nom de Aissa Ahmed qui avait vu Mohamed Senhaji agoniser, ajoutant que son père fut enterré sans que sa famille en soit avisée et que la gendarmerie royale ne l’a informé que deux jours après l’enterrement en se contentant de lui signifier qu’il était mort de " mort naturelle ". Mohamed Kada, a quant à lui, affirmé avoir été arrêté, le 27 mars 1973, par la police de Berkane sans en connaître le motif, avant d’être transféré dans les centres de police d’Oujda et de Casablanca, où il a subi toutes les formes de torture qu’il dit ne pas pouvoir toutes énumérer.Après 50 jours de détention, il affirme avoir été libéré durant la nuit sans avoir été déféré devant la justice. Témoignant de sa souffrance et de celle de certains de ses compagnons de prison, il a précisé que la cellule (2m sur 1m) manquait de conditions d’hygiène les plus élémentaires, se référant, entre autres, au cas de Fatna Labih qui a rendu l’âme sous l’effet de la torture et à ceux de Abdellah Zaâzaâ et d’Abraham Serfati. Il a ajouté que cette situation dégradante a amené les détenus à observer une grève de la faim qui a duré 45 jours, ce qui, a-t-il dit, a produit quelques résultats à savoir les "privilèges" dont jouissent les prisonniers à l’heure actuelle. Bouaaza Benchara, l’une des victimes des violations passées des Droits de l’Homme, a affirmé que son imprimerie, qui constituait pour lui l’unique moyen de subsistance, avait fait l’objet de fermeture parce qu’il s’était opposé à la volonté des autorités de soumettre à la censure les livres qu’il édite, une décision qui l’avait mis, lui et sa famille, à la rue, sans domicile et sans ressources.M. Benchara a indiqué qu’il avait été arrêté, en 1961, après sa participation à une manifestation publique et révoqué de son emploi en tant que secrétaire particulier du chef de cercle de Figuig après que les autorités aient considéré que sa conduite était incompatible avec sa fonction. Il a précisé à cet égard qu’il avait participé à cette manifestation à titre personnel sans que cela n’ait rien à voir avec sa fonction. Mohamed Amara, l’une des victimes des violations passées des droits de l’Homme dans la région de Figuig, et qui ont été arrêtées en rapport avec les événements de 1973, a affirmé samedi avoir été incarcéré pour des motifs qu’il ignore et pour des faits auxquels il n’est pas mêlé du tout.Dans son témoignage, M. Amara (59 ans) a indiqué avoir subi, dès le premier jour de sa détention, le 22 juillet 1974, en compagnie d’une autre personne dénommée Bouaâlam Mahni, " toutes formes de torture morale et physique " avant d’être transféré dans la ville de Bouaârfa puis à Oujda. M. Amara a ajouté avoir été poursuivi devant le tribunal militaire en juin 1977 pour plusieurs chefs d’accusations, dont " la participation à un mouvement visant le régime, la constitution d’une cellule secrète et l’entraînement à l’utilisation d’armes ". Pour ces accusations, il dit avoir été condamné à un an et demi de prison ferme.Dans son témoignage, Mohamed Boudrara, né en 1948 et qui fut arrêté le 10 octobre 1973, a fait part de son amère expérience vécue dans des lieux de détention secrets. Il a fait notamment état de " torture sauvage " subie dans le lieu de détention dit " corbis ", avant d’être traduit devant le tribunal, où il a bénéficié d’innocence en Août 1976. Il a indiqué que tous ceux qui ont subi le même sort que lui étaient candidats à la mort ou à la folie pour en avoir vu de toutes les couleurs, du fait de tortures corporelles et psychiques, de conditions de détention catastrophiques à " Corbis ", qui est un ancien hangar de réparation d’avions, érigé en centre préjudiciable aux êtres humains.Mme Fatima Saad Eddine, née en 1944 à Figuig, raconte que son mari était sorti un jour de 1973 pour aller au travail, sans retour au domicile familial et c’est plutôt l’armée qui se pointe devant la maison, jour et nuit, marquant le début d’endurances qui ont atteint leur paroxysme durant les deux premiers mois par un encerclement continu de la bâtisse abritant les membres de la famille. Mme Fatima Saad Eddine a dit que les forces stationnées devant le domicile y pénétraient sans autorisation et à n’importe quelle heure, de jour comme de nuit, terrorisant ainsi la famille durant deux mois consécutifs, et pendant lesquels elle se contentait, pour le manger, de dattes, eau et une maigre soupe.Abdelhak Benabdallah, a décrit les conditions de son arrestation en janvier 1984 et sa condamnation à quatre ans de prison ferme, en rapport avec les événements qu’ont connus plusieurs villes marocaines. M. Benabadallah a égalemant fait état des traitements dont il a été l’objet en prison indiquant qu’en raison des conditions carcérales et de privation de tous les droits, il a été acculé à observer une grève de la faim avec d’autres co-détenus, ce qui a conduit à leur hospitalisation à l’hôpital Al Farabi (Oujda).Il a dévoilé que sous l’effet de la torture qui lui était infligée lors de l’interrogatoire alors qu’il n’était âgé que de 19 ans, il a été contraint de divulguer les noms de deux camarades qui ont été arrêtés et subi le même sort . Le fils de Belkacem Ouazzan, Abderrahim, a affirmé que la requête principale de sa famille est de voir le sort de son père élucidé, qu’il soit mort ou vivant, considérant que " l’argent ne saurait en aucun cas compenser la souffrance " de ses proches.Cette séance s’est déroulée à l’école " Annahda Al Mohamadia " en présence des membres de l’Instance Equité et Réconciliation (IER), des victimes, des représentants de la société civile, des organisations de défense des droits de l’Homme, des médias nationaux et internationaux et des autorités publiques, ainsi que des élus. Les deux premières séances ont été organisées les 21 et 22 décembre dernier à Rabat. Outre la séance de Figuig, deux autres sont prévues respectivement à Errachidia et Khénifra.Chaque témoignage est à inscrire dans la mémoire politique et humanitaire du MarocL’universitaire marocain et membre de l’Instance équité et réconciliation (IER), Brahim Boutaleb, a qualifié les témoignages individuels livrés dans le cadre des auditions publiques des victimes des violations passées des droits de l’Homme de "pages à inscrire dans la mémoire politique et humanitaire du Maroc ".Il s’agit, a-t-il estimé, d’une étape d’un projet national qui vise la "mémorisation de ces violations", car, selon lui, l’"histoire est composée d’actions individuelles dans l’espace et dans le temps". Chaque fois que l’histoire peut vérifier le témoignage de tel ou tel individu en matière des droits de l’homme, de nouvelles pages sont à inscrire dans l’histoire du pays avec objectivité et sérénité, a expliqué cet enseignant d’histoire à l’université Mohamed V de Rabat.Il a, dans ce cadre, considéré l’archivage en vue de s’approprier le passé, un droit pour les Marocains pour mieux appréhender l’avenir. Le professeur Boutaleb qui présidait, samedi après-midi à Figuig, la 3-ème séance des auditions publiques des victimes des violations passées des droits de l’Homme, a tenu à souligner, dans une déclaration à la MAP, que l’IER n’est pas habilitée à écrire ce pan de notre histoire, car cela dépasse ses prérogatives et ses compétences.La mission de l’IER est de constituer une base de données pour aider les chercheurs et les académiciens versés dans l’histoire des violations des droits de l’Homme, a-t-il dit.Aujourd’hui, cette instance dispose de près de 20.000 dossiers et travaille sur un projet national d’archivage de la mémoire marocaine qui constituera, d’ailleurs, une partie importante des recommandations de l’IER. Pour lui, l’adhésion à cet objectif suppose de s’inspirer de pays qui ont vécu des expériences similaires en matière de justice de transition.L’IER a mobilisé d’importantes ressources humaines comprenant des enseignants-chercheurs et des étudiants qui ont contribué à conférer une approche scientifique positive dans ce sens, a-t-il dit, soulignant que certaines facultés ont mis en place des unités de recherches pour se pencher sur les écrits relatifs au passé de ces violations.M. Boutaled a par ailleurs relevé que le choix de Figuig pour abriter la 3è séance des auditions publiques de l’Instance Equité et Réconciliation participe d’une volonté de "venir à la rencontre des figuiguis et partager avec eux leur riche passé".En accueillant cette 3è séance, "Figuig s’est voulue une passerelle entre le passé et le présent. Le passé d’une contrée qui a été le c ur vivant du Maroc, la capitale du Sahara orientale et un front avancé du Royaume pour repousser les convoitises en provenance de l’Est".Article publié dans le quotidien le Matin, du 30/01/05
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